Twilight Zone
Exposition du 28 avril au 20 mai 2007
Photographies, sculptures, dessins et vidéo de Réjean Dorval
A l’occasion de l’inauguration de la galerie d’art Twilight zone, nous présentons l’exposition au titre éponyme des œuvres de Réjean Dorval.
Cette exposition regroupe des sculptures, dessins, monotypes, photographies et une vidéo, tous réalisés par l’artiste au cours des trois dernières années. Il s'agit d'une sélection de travaux sur le thème de la nuit ou du « crépuscule » (twilight) ou encore, d’œuvres qui invitent en quelque sorte le spectateur à explorer une autre dimension de l’espace et du temps… (twilight zone).
La figure humaine et le paysage forment dans cette exposition les deux polarités d’un même propos artistique qui interroge le rapport de l’homme à la réalité : celle du rapport à soi, à l’autre… aux autres, présents et absents ; celle du rapport à l’imaginaire, à la rêverie, moment privilégié d’intimité où l’être se révèle davantage à lui-même.
Les figures réalisées par la technique du monotype évoquent la question des origines, celle de l’entrée de l’être dans le monde. Les sculptures minérales explorent quant à elles la question de l’intériorité (le rapport à soi, à son inconscient) ou encore celle de l’intersubjectivité (le rapport à l’autre, tendu par le désir, par la tentative sans cesse répétée de communiquer, dialoguer). Les dessins réalisés au fusain racontent de leur côté l’histoire d’une quête solitaire, infinie, celle de l’être présent à la recherche de l’être absent… nos absents. Dans le prolongement de cette quête, l’installation vidéo « En mémoire » se pose ici comme un cri dont l’écho glacé, parfois angoissant, viendrait résonner étrangement en nous.
Les photographies et tirages photographiques prennent quant à eux pour prétexte des scènes ou des éléments de paysage naturel où se trouveraient cependant effacés les repères physiques et spatiaux usuels, ouvrant ainsi le regard du spectateur sur une autre dimension du réel : celle de son propre imaginaire ou celle plus profonde encore, de l’intimité de la rêverie. Ces paysages, qu’ils évoquent les vibrations de la nuit, la douceur des brumes matinales ou la surface lisse et immobile d’un lac lointain, se font ainsi reflet de l’être.
Que ce soit par le choix des techniques mises en œuvres ou par le traitement du sujet, l’élément eau - - tantôt sous sa forme liquide ou gazeuse, tantôt sous sa forme solide - sert ici de fil conducteur au travail présenté : jeux d’ondes aquatiques, de reflets ou de brouillard font tour à tour de l’eau un véritable matériau plastique.
Dans l’ensemble, si les oeuvres présentées provoquent l’étonnement, elles invitent souvent le spectateur à la contemplation sereine des choses, laissant par là transparaître le goût marqué de l’artiste pour une esthétique qui puise son inspiration en Extrême-Orient, notamment au Japon.